Tambouille pour écrivain

Trois conseils pour les gens bordéliques (comme moi)

Et oui, je reviens avec un nouvel article sur un même sujet : l’organisation, ou plutôt l’absence d’organisation.

Je vais pas vous mentir, trouver un bon moyen de m’organiser est devenue une obsession chez moi depuis quelques mois. Le fait d’avoir un travail de bureau avec des horaires stables a quelque peu bouleversé mon rythme. Plus jeune, j’ai travaillé des années en tant que serveuse pendant mes études, et ensuite, j’ai eu des boulots où je finissais plutôt tard et où il m’arrivait de bosser le weekend.

Bref, je connais une vraie stabilité depuis moins d’un an et ça fait tout bizarre.

Donc pour continuer à être productive, et surtout pour lutter contre mon naturel bordélique, il a fallu que je trouve des moyens concrets de pour rester productive.

A ce propos, je vous invite à écouter le podcast de Christelle Lebailly – que j’ai cité dans l’article de la semaine dernière- où elle parle de productivité. C’est très intéressant !

Je m’apprête donc ici à vous livre les trois meilleurs conseils que j’ai reçus en matière d’organisation.
Et point bonus : pour être organisé, il faut créer des habitudes. Il faut tout simplement s’habituer à travailler à des horaires fixes.

Note ce qui est important

Je l’ai dit la semaine dernière, mais avant, je pensais que tout était important. J’en suis même arrivée à me dire : je dois faire tout ce qui est relou maintenant, comme ça ensuite, je pourrais passer à ce qui est important : écrire des histoires, écrire pour mon blog, préparer mes postes pour instagram.
Or, c’était une idée qui, bien que louable, était vraiment à chier.

Parce que quand tu accumules toutes les petites merdes que tu as à faire au quotidien, tu te retrouves très rapidement dépassée. Faire les courses, se laver, penser à prendre rdv chez le dentiste, et j’en passe. Tout ça, c’est une accumulation de tâches qui fait effet boule de neige et quand tu sors la tête de l’eau, il est 19 heures, t’es épuisée et ton mec te propose de commander des sushis et de regarder Peaky Blinder.

Donc, non, ce système ne fonctionne pas. Au contraire.

J’ai un bullet journal, comme tu sais. C’est une religion chez moi.
Et je l’entretiens chaque jour que Dieu fait. Avant, je jetais mes tâches sur le papier en vrac et je cochais au fur et à mesure. C’était très bien, au début. Mais maintenant, je fais chaque jour deux colonnes :

  • Ce qui est prioritaire sur le long terme
  • Ce qui doit être fait, mais qui doit être fait après le plus important.

En gros, je m’autorise pas à faire quoi que ce soit tant que le plus important n’est pas fait.

Alors oui, des fois, je traîne des pieds. Ca me soûle, surtout si je dois me lever plus tôt pour le faire, mais il y a une idée derrière. Un projet, un plan de vie. Il y a du long terme.
Et une fois que je fais le boulot, au final, ça va. Ca se passe bien. C’est juste de s’y mettre qui est chiant.

J’ai réalisé qu’en allant d’abord faire mes courses au lieu d’écrire, je me trouvais juste des excuses pour ne pas faire le boulot. Je pensais que j’étais une femme organisée, mais je refusais simplement de faire le taff.

Savoir ce qu’on a à faire

Alors, tu as envie de créer des bonnes habitudes. Tu as envie de réussir ta vie, tu as envie de te sentir bien. Trop bien, belle initiative. Bravo.

Et tu veux quoi, en fait?

Y a pas de mal à se poser la question, en fait, je dirais que c’est plutôt sain. Moi, je me suis vraiment posé la question, est-ce que j’ai vraiment envie de devenir écrivain? (La réponse était oui.)

Quand on veut être productif, – et dans mon cas : écrire des histoires et écrire pour mon blog – c’est bien joli, mais il faut savoir pourquoi et comment.

Savoir pourquoi, c’est savoir vers quoi tu te tournes, quelle est ton ambition sur le long terme. C’est bien joli de vouloir être écrivain, mais il faut savoir que c’est des années de boulot, d’échec, de remise en question, mais si c’est ton objectif sur le long-terme alors c’est toujours vers cela qu’il faut tendre.

Savoir comment, c’est observer ton grand objectif et de lui dire : ok, toi t’es bien gentil, mais t’es énorme, t’as bouffé tout le paysage, je vais te découper en plus petits morceaux.
Et je vais définir précisément ce que sont ces tous petits morceaux.
Si tu veux te mettre au sport, tu vas pas devenir M. Muscle en deux jours, il faut se dire que tu vas en faire un peu tous les jours, stimuler différemment chaque muscle. Et pour l’écriture, c’est pareil.
Je ne commence pas une session d’écriture sans avoir défini à l’avance :

  • L’histoire sur laquelle je bosse
  • Le nombre de mots que je veux écrire.

Quand je corrige un manuscrit, je sais exactement quelle scène/quel personnage je dois retravailler et comment. Je sais ce que j’ai à faire à un moment T tout en ayant un oeil sur le plus grand objectif.

C’est beaucoup plus simple de se mettre au travail quand on sait exactement ce qu’on a à faire, ce qu’on est capable de faire et aussi quand on doit s’arrêter.

Travailler beaucoup ≠ être occupé


J’ai un vrai gros problème de procrastination. Et en fait, je suis persuadée que c’est le cas de 100% des gens. Ceux qui te prétendent le contraire sont des menteurs. Des putains d’enculé de fils de pute de menteur. Nous procrastinons tous, nous refusons tous de bosser parce que nous sommes des humains et non pas des putains de machine.

Pendant mes périodes de procrastination, je n’ai qu’une idée en tête : Léa, tu dois bosser.
Ca tourne à l’obsession. Je fais des listes infinies de “toutes les choses que j’ai à faire” je les trie par thème (et non pas par priorité, comme j’aurais dû le faire, tu vois ?!) je les recopie au propre et je m’empêche même de sortir de chez mois le weekend en disant : je dois bosser. Mais j’ai l’impression d’être très occupée parce que je PENSE à travailler et que je PRÉVOIS de travailler, mais je ne TRAVAILLE pas.

Je vais vous raconter une anecdote : quand j’ai reçu une réponse intéressée de la part de Calmann-Lévy pour mon roman Les Contours de la mélanolie (qui sort en janvier 2020, y a pas de raison que j’me fasse pas un peu de pub!!) l’éditrice m’a dit : on envisagera une publication uniquement si vous acceptez de retravailler quelques détails du texte.
Par “quelques détails”, elle sous-entendait des points charnières du roman qui allaient me prendre un temps fou.
Elle a conclu son mail en disant : si vous me l’envoyez avant la fin du mois, on boucle le planning pour les publications du mois de janvier.

Et là, j’aurais dû paniquer, mais non. Que dalle. J’ai établi un planning de ce que j’avais à faire et j’y ai consacré une heure par jour dans la semaine et six sur le weekend.
Et j’ai fini le boulot en moins de trois semaines.

Trois semaines.

Je rentrais du taff le soir, je mangeais avec mon amoureux et je m’asseyais pour bosser. En une heure, si tu es concentré comme jaja et que tu sais EXACTEMENT ce que tu as à faire, alors tout devient plus simple. Je n’avais pas besoin d’y consacrer un temps fou, au contraire. J’y consacrais le temps que j’avais -en fonction de mes horaires de boulot- et j’ai réussi à avancer. J’ai été productive parce que j’avais ce créneau dédié où rien d’autre n’existait à part ce travail.

J’ai un peu appris la leçon, depuis : ce n’est en travaillant H24, ni en ayant tout le temps l’impression d’être occupé qu’on est productif. En fait, c’est tout l’inverse. C’est en y consacrant des instants précis, donnés, prévus à l’avance avec un objectif clair que là, la productivité débarque.

Et vous, quelles sont vos astuces pour vous organiser ??

(3) Comments

  1. Le coup des deux colonnes avec le prioritaire sur le long terme et les trucs importants du quotidien, c’est tout bête mais il fallait y penser… 🙂

    Merci pour cet article rempli de bons conseils !

    1. Lea Herbreteau says:

      Merci à toi !
      Le plus dur reste encore de juger ce qui est prioritaire de ce qui ne l’est pas…

      1. C’est tout à fait ça.

        Je rajouterai aussi que parmi tout ce qui m’est essentiel sur le long terme, il y aurait ce sur quoi je pourrais me permettre de faire une pause, pour pouvoir mettre un gros coup de collier sur un autre domaine trop longtemps laissé en jachère par exemple…

        Horrible parfois, de se dire qu’on aura pas assez de cette vie pour se consacrer à tout ce à quoi on aimerait… :/

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