Tambouille pour écrivain

Pourquoi l’écriture va vous changer

Depuis deux ans, j’écris. J’écrivais déjà avant, j’avais des idées, des envies, mais je ne le prenais pas au sérieux. Il m’aura fallu une très mauvaise expérience professionnelle pour me ramener à mon véritable amour : l’écriture. Je me suis lancée, j’ai évolué et je ne compte pas m’arrêter là.

En ce début d’année, je me suis posée cinq minutes et j’ai fait la liste de toutes les choses qui avaient changé chez moi depuis que j’avais vraiment décidé de m’y mettre. Et j’en suis venue à la conclusion que je n’étais vraiment plus du tout la même personne..

#1 La discipline

J’ai jamais eu de discipline. J’ai tendance à ne rien vraiment prendre au sérieux. Mais l’écriture, ça, je le prends au sérieux. Genre vraiment. C’est presque une question de vie ou de mort.

Ecrire un livre m’a appris à ne négliger aucun détail, à ne laisser aucun cheveux dépasser. A faire la différence entre une excuse et une véritable impossibilité d’écrire. Ca m’a appris l’importance d’avoir un lieu à soi pour écrire, avec des horaires de travail. Ca m’a appris la régularité, et surtout l’idée que même si j’ai pas envie d’écrire, il faut le faire quand même.

Je prends quelque chose au sérieux pour la première fois de ma vie, et cela m’a demandé, et me demande toujours une montagne de travail. De discipline dans mon quotidien, ainsi que dans ma tête. C’est à dire : faire taire les voix super sympas qui me disent que je suis nulle, que j’y arriverai pas et que je suis juste une immense imposture.

Ca m’a appris à me lever tôt le matin, même le weekend pour écrire. A me coucher plus tard pour finir une scène parce que je sais que mon livre ne va pas s’écrire tout seul. J’ai appris à avoir des objectifs que je ne peux pas ignorer. J’ai appris à compter uniquement sur moi et sur mon autodiscipline.

#2 Les thèmes

Nous sommes tous animés par de grandes questions. Des questions qui nous obsèdent parfois, sans même qu’on s’en aperçoive, qui nous réveillent la nuit ou qui viennent nous chatouiller la nuque à des moments inopportuns.

Parfois, on en a à peine conscience… Avant d’écrire un livre.

L’écriture de mon manuscrit actuel m’a fait comprendre quelles étaient certaines des grandes questions que je me posais, quelles valeurs étaient essentielles pour moi et à quel point j’avais envie de les partager, de les analyser avec un lectorat. Relire son manuscrit après quelques temps fait jaillir ces questions et nous met en face de nous-mêmes. C’est un peu comme une psychanalyse.

L’écriture reflète qui nous sommes, ce en quoi nous croyons et ce à quoi nous aspirons, sans même nous en apercevoir.

#3 Les échecs, c’est bien

J’ai une très bonne nouvelle pour toi : tu vas échouer un nombre incalculable de fois. Tu vas tellement échouer que tu auras envie de te jeter à la poubelle.

Tu vas écrire et réécrire ton premier jet, douter de tes personnages, de ta structure. Balancer tes vieilles idées, en trouver de nouvelles et les jeter à nouveau. Tu vas recevoir des critiques très négatives, et tu vas mourir de honte en relisant tes anciens écrits.

Et c’est bien.

J’exagère, parce que moi, je l’ai mal vécu. Mais pas tant que ça. Un jour, j’ai compris que mes échecs n’étaient pas des retours à la case départ. Que c’était loin d’être le signe que j’étais nulle ou que je n’y arriverai jamais. C’était simplement la preuve que j’avançais. Que mes exigences en matière d’écriture et de narration se faisaient de plus en plus fines, que je faisais des erreurs que je n’allais pas commettre à nouveau. J’ai tellement appris de mes échecs que je suis heureuse de m’être ratée, d’avoir recommencé et de manière générale, de ne pas avoir abandonné.

Tellement de fois, je me suis dit que j’allais abandonner. Mais quand cette idée me traverse l’esprit, il se passe toujours la même chose : le véritable échec, c’est de baisser les bras.

Si j’abandonne, là, je me tire une balle dans le pied. Je crache sur ce qui compte le plus sur moi. Alors j’en suis arrivée à penser qu’il valait mieux se rater tout le temps et en tirer le meilleur, plutôt que d’y voir le signe que je suis une bonne à rien.

Le succès, c’est aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. (C’est pas moi qui le dit, c’est Churchill.)

#4 La détermination

Tout comme le fait de prendre les choses au sérieux, je suis pas pas non plus très regardante sur l’idée de mener sa bataille jusqu’au bout. Au contraire, j’ai tendance à abandonner facilement, à me dire que c’est pas grave si je vais pas au bout d’un projet.

Cette époque est bien révolue.

J’ai parfois l’impression d’être un chien avec son os. Si tu m’approches pour me l’enlever, il y a de fortes chances pour que je te saute à la jugulaire. Mon os, c’est mon livre, c’est mon ambition de devenir auteur. Tu ne me l’enlèveras pas. Pas sans une grosse bagarre.

Ecrire m’a rendue déterminée, elle m’a montré l’importance de défendre ses idées et son territoire. A ne pas jeter l’éponge quand la situation s’enlise et à tenir tête à ceux qui nous voudraient nous rabaisser.

#5 L’humilité

Le plus dur pour moi, même encore aujourd’hui, c’est d’affirmer haut et fort : je suis écrivain. Je ne suis peut-être pas publiée, je n’ai peut-être pas encore terminé mon manuscrit, mais je suis écrivain.

Et surtout : avant de commencer à écrire, je ne savais rien. Genre, rien. Je pensais naïvement que les écrivains ne corrigeaient pas leur manuscrit, qu’ils y arrivaient du premier coup, sans plan. Je pensais qu’on n’apprenait pas à écrire, mais que c’était un don. Un talent inné. Je pensais qu’il n’existait qu’une seule forme d’écriture, que s’ils y en avaient plusieurs, certaines étaient plus nobles que d’autres. Bref, j’étais une élitiste à l’esprit fermé. Et maintenant, j’ai compris que je ne savais rien et que je ne sais toujours rien et que je continue d’en apprendre tous les jours.

Et sans doute que dans dix ans, je continuerai d’apprendre. Mais surtout, je continuerai d’écrire.

Et toi, qu’est-ce que l’écriture t’a appris?
Crédit photo : Alexas_Photos, Pixabay

(2) Comments

  1. cecile mabile says:

    Tu sera une Auteure ma fille !!!

  2. cecile mabile says:

    Tu seras une Auteure que l’on adorera lire Lea !

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