Tambouille pour écrivain

Signes que vous tournez en rond (et comment y remédier)

Qu’est-ce qui se passe quand le fait d’écrire ne te rend plus heureux? Quand tu n’y prends plus aucun plaisir, et que la perspective même d’écrire te provoque des crises d’angoisse ?

Tu as écrit 18 fois la même scène

Autant, la réécriture, c’est important, mais là, tu as repris cette scène tellement de fois qu’elle ressemble à un patchwork d’idées agglutinées les unes sur les autres. Ça n’a plus de sens, et tu as beau la regarder sous tous les angles, rien ne va.

Tes personnages font n’importe quoi

Ton antagoniste ne ferait même pas peur à un chaton. Ton personnage principal est un caillou contemplatif. Il ne se passe rien

Ou alors il se passe trop de choses. Ton histoire part dans tous les sens, ton intrigue est bancale parce qu’elle est assaillie par trop d’idées et des personnages superflus.

La simple idée d’écrire te déprime

Tu es assis devant ton ordinateur, il y a une page blanche devant toi, et rien ne sort. Tu as beau te dire de te lancer, tu es comme figé. Et quand tu n’écris pas, il y a comme une horrible culpabilité.

“Je devrais écrire, mais je n’y arrive pas.”

Ca obsède ton quotidien. La nuit, le jour. Et même quand tu arrives à écrire, tu le fais sans plaisir, et tu as l’impression d’écrire atrocement mal, quoi que tu fasses.

Tu te trouves nul/nulle et tout le monde fait mieux que toi

Le succès des autres peut rapidement décourager. Pourquoi y arrivent-ils aussi facilement, quand toi, tu galères? Ça crée un tourbillon de pensées négatives dont il est extrêmement difficile de se débarrasser. C’est le signe indiscutable que tu n’y arriveras jamais.

C’est pas pour toi. Non.

Et comment on y remédie?

Déjà, on arrête tout. Je rigole pas. Tu as la tête dans le guidon et tu tournes en rond. Je le sais, je suis aussi passée par là. A peu près 250 fois.

Respire un bon coup, et prend du recul. Sors de la tête de l’écrivain pour aller dans la tête du lecteur.

A force d’écrire, de faire des recherches sur son livre, sur le storytelling, on finit par se perdre dans des informations contradictoires et à un moment, il faut dire stop.

N’oublie pas que c’est normal

Ce n’est pas parce que tu as l’impression d’être coincé qu’il faut lâcher l’affaire, ou croire que personne avant toi n’a connu ça. Tous les écrivains se sont dit à un moment que leur histoire était nulle, qu’ils étaient eux-mêmes nuls, mais ils n’ont pas abandonné pour autant.

C’est complètement normal de passer par des phases où plus rien ne fonctionne.

Ecrire un livre, c’est difficile. Celui qui te dit le contraire, tu devrais tout simplement lui faire un high-kick.

Si tu galères, accepte-le.

C’est difficile, et parfois décourageant. Et si tu ne me crois pas, va lire des interviews d’auteurs, ou regarder des vidéos qui en parlent et tu verras à quel point c’est la même galère pour tout le monde. Quand tu auras accepté que c’est fastidieux et que c’est compliqué, ces moments de frustration seront plus facile à évincer.

Va à ton rythme (pas celui des autres)

Les autres ont plus de succès que toi, ok.

Ceux que tu admires font ça depuis longtemps. S’ils sont publiés, en plus d’années de pratique, ils sont entourés d’agents et d’éditeurs et qui les aident et les aiguillent. Toi tu es tout.e seul.e, et tu as besoin de temps et surtout, tu as besoin d’apprendre !

Tu as le temps! Tu as tout le temps du monde. Il faut du temps pour écrire un livre, et encore plus pour écrire un bon livre. Ecrire trop vite et survoler des détails CRUCIAUX ne rendra pas ton livre meilleur. Si Jean-Michel Ecrivain a déjà publié 18 bouquins avant toi, ce n’est pas ton problème. Ton livre, c’est ton livre. C’est ta vie, c’est ta passion, et tout le monde vit cela différemment.

Revois ton plan (ou fais-en un!)

Souvent, le fait d’être coincé ou de tourner en rond, c’est simplement parce que tu n’as pas prévu certains événemens de ton livre.

Parfois c’est incroyable de découvrir de nouvelles intrigues qu’on avait pas vu venir. C’est presque magique : l’histoire prend le dessus sur son créateur et elle fait sa vie, ton boulot devient juste de l’aider à prendre son envol.

Parfois, ton histoire demande son indépendance … et ça donne absolument n’importe quoi.

Ça, mon ami, c’est parce que quelque chose ne va pas dans ton plan. Ou que tu as simplement besoin d’en faire un. Si tu as déjà fait un plan, prends le temps de le relire pour trouver ce qui cloche : un personnage qui sert à rien, une intrigue trop compliquée, etc. Mais essaie de cibler le problème pour mieux le gérer par la suite.
Mon conseil d’ami : si un personnage ou une scène ne sert à rien, dégage-la ! Zéro scrupule. Ta scène est peut-être superbement bien écrite, ton personnage te tenait peut-être à cœur, mais si cela rend ton histoire branlante, ne le laisse pas détruire ton histoire et vire-le sans ménagement.

Et si tu n’as pas fait de plan pour ton histoire, fais-en un !

“Oui mais George Martin il en a pas fait!”

Et alors? T’es George Martin? Non, alors arrête de me prendre la tête. Tu es sans doute un bébé écrivain, tu commences tout juste, alors il te faut toutes les cartes en main pour que ton livre soit aussi réussi que possible. Ton plan n’a pas besoin d’être hyper détaillé. Il est là pour te guider et pour te permettre d’avoir une vue d’ensemble sur ton roman.

Continue d’écrire

Plus tu écris, plus tu vas t’améliorer. Je te promets que tu ne vas jamais atteindre le point où ça y est, tu as compris, tu sais tout. Noooon, c’est faux, tu vas en apprendre tous les jours, découvrir de nouveaux aspects de l’art en lui-même et en apprendre sur toi.

Si tu as l’impression que que tu écris est nul, c’est pas grave. Tu pourras le corriger plus tard. Tu peux corriger les mots sur une page, mais pas une page blanche.

Abandonne l’idée que ton roman doit être parfait

En tant qu’écrivain, on est inspiré par les plus grands. Des auteurs qui nous ont fait rêver, pleurer et réfléchir. C’est plus que normal de vouloir les imiter et marcher dans leurs pas.

Mais tu n’es pas tes idoles. Tu es toi. Et c’est très bien. Tu es toi avec tes imperfections, et ton livre aussi sera imparfait. Quels que soient tous les conseils ou toutes les méthodes que tu vas trouver pour t’améliorer, il y aura forcément quelque chose à redire sur ce que tu auras écrit.

Alors abandonne tout de suite l’idée que ton roman doit être parfait. Il ne le sera pas.

N’oublie pas que tu aimes ça

Si tu as commencé à écrire, je soupçonne que c’est parce que tu aimes ça. Tu aimes créer des histoires. Si tu es comme moi, tu vis probablement 98% de ton temps dans ta propre tête, avec des personnages que tu inventes, et ça te rend heureux.se. Voilà, l’écriture est supposée te rendre heureux.se.

Arrête de te prendre la tête sur : qui va lire mon livre? Personne ne va aimer, je ne serai jamais publié, etc. C’est juste de la peur, et la véritable, et unique source de motivation doit venir de ton amour pour l’écriture. Rien d’autre.

 

Dis-moi dans les commentaires si tu as d’autres techniques pour se sortir d’un passage à vide ! 

 


Crédit photo : Free-Photos, Pixabay

(1) Comment

  1. Fatima-Zahra REBECCA says:

    Bonjour Léa, ton article est super intéressant ! Tous les points que tu as abordés, surtout le “Revois ton plan ou fais-en un”, ça me parle. Combien de fois je me suis retrouvée devant ma page vide à me demander “Mais c’est quoi mon problème ? Pourquoi j’arrive pas à écrire ?” et à enrager en silence contre les Tolkien, Pierre Bottero (Ewilan, tu connais ?) et compagnie… Je crois que mon gros problème, c’est le plan. Il faut absolument que je me pose pour en faire un, de A à Z, et que j’arrête de vouloir écrire à partir d’une ou deux idées. En tout cas ton article redonne courage, ça fait du bien.
    Bonne continuation à toi !

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